lundi 2 avril 2012

Dénonçons l'ineptie du message de gauche

Il y avait de quoi rire, ce week end, en entendant Mélenchon proférer ses inepties ou en regardant Hollande jouer à l'humaniste. Commençons justement par le président du conseil général de Correze, Monsieur Hollande.


Parce qu'on a jamais vu Hollande dénoncer l'alliance objective entre les socialistes et les logiques esclavagistes

D'une part, les principaux promoteurs de la colonisation et de l'esclavagisme ont été, en France, de bons socialistes type Jules Ferry (lire le discours du 28 février 1885) et avant eux, Rousseau et son mythe du bon sauvage. C'est donc insupportable de voir la gauche se draper dans la vertu de ceux qui pensent être seuls à représenter la justice et les Droits de l'Homme.

D'autre part, et la gauche n'ose pas l'avouer à ses électeurs, une partie du niveau de vie de la classe ouvrière Occidentale est justement liée aux conditions de travail esclavagistes, au sens occidental du terme, en vigueur en Chine et ailleurs en Asie. C'est d'ailleurs la pression de l'opinion publique et des mécanismes de marché qui font que les salaires remontent rapidement en Asie, ce qui est le vrai problème des consommateurs Occidentaux bien plus que les délocalisations encore. Quand est ce que Hollande et ses amis expliqueront que les caddies à bas prix, les téléphones portables pour tous (alors que c'était un bien de luxe il y a 30 ans) ne sont possibles que parce que les salaires sont encore, pour le moment, 100 fois moindres en Asie, mais que ceci ne va pas durer ? En attendant que la convergence économique se produise, disons merci aux ouvriers chinois qui travaillent pour nous. 

Enfin, il semble que chez nous, en France, en 2012, la gauche ne soit pas exempte de reproches sur le plan du droit du travail et des Droits de l'Homme. Faut-il rappeler l'affaire Vallini ? L'employée de Marie-Ségolène Royal qui traine son ex employeur aux prud'hommes ? La gauche incapable d'appliquer le touffu droit du travail qu'elle souhaite pourtant renforcer est-elle en position de donner des leçons ailleurs dans le monde ?

Ensuite, il y a le cas Mélenchon. Ce qui est vraiment incompréhensible, c'est que la même presse qui, à juste titre, dénonce l'extrémisme de la droite pop ou du parti de la fille à papa de Saint Cloud, accepte que Mélenchon, lui aussi un héritier fils à papa (source Libération), et un politicien pro (et absentéiste, source le Point) puisse ouvertement appeler ses "Chemises Rouges" à faire des "marches" pour  la "6eme République"

Comment peut-on ne pas dénoncer le caractère profondément anti démocratique de Mélenchon ? Ne parlons même pas de sa haine du libéralisme économique et politique, c'est un trait de caractère qu'il partage avec 80% de la classe politique française. 

Pourquoi les journalistes ne disent pas clairement que, si le projet politique de Mélenchon est certes possible, il implique cependant de transformer notre pays en RDA d'avant 1989 ou en Corée du Nord ? Pourquoi ne disent-ils pas qu'il est possible d'avoir un SMIC à 1700 euros mais que ce SMIC n'achetera rien du tout en termes de biens échangeables sur le marché mondial ?

C'est Jean-Louis Bourlanges qui, dès 2010, notait que la gauche socialiste serait prise en otage par son extrême-gauche tout comme une partie de la- droite serait tentée par le nationalisme et le protectionnisme de l'extrême-droite. Il avait raison. Le seul problème réside dans le fait que la presse se soit arrêtée à la moitié de son constat, et concentre son tir sur la seule extrême-droite, au lieu de noter que la fille à papa de Saint Cloud et Mélenchon sont les deux faces d'une seule et même pièce anti libérale. 

Quand est ce que Hollande, ce grand humaniste, va dénoncer les outrances de son ami Mélenchon ?

9 commentaires:

  1. Jules Ferry n'était pas socialiste.

    http://www.wikiberal.org/wiki/Jules_Ferry

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  2. La SFIO, auquel il aurait sans probleme adhéré, étant née en 1905, alors oui, en effet, implique que parler de Ferry, ce laicard militant, comme un socialiste est un anachronisme.

    merci de votre feedback, cher lecteur.

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  3. « Nous admettons qu'il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu'on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation ».
    Léon Blum, 9 juillet 1925.

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  4. Vous attaquez ces hommes ad hominem sur fond de références historiques ou de faits divers, de parallèles anti-cocos ou de vagues notions économiques. "Biens échangeables sur le marché mondial" ? Votre logique, pas brillante mais cohérente, consiste en une énumération diabolisante dont la profondeur d'analyse frôle celle du 20h. Il n'est néanmoins ici pas question du socialisme naissant de la fin du XiXe siècle, ni des conditions des travailleurs en chine ni d'affaires de magouilles ni d'origines sociales de Melenchon, ni de RDA, ni de biens commerciaux, mais simplement de la nécessité d'enfin mettre en places des politiques qui, loin d'être parfaites, sont au moins la marque d'un souci humain, de l'humain par l'humain pour l'humain, d'une possibilité d'actions et d'espoirs pour des peuples. Je ne sais pas si il y a une réelle "dictature de la finance", ce qui est certain c'est l'inertie tant matérielle qu'intellectuelle à laquelle est contraint la globalité du peuple, freinés par les flux de la finance auxquels ils ne comprennent pas grand chose, abrutis par la concurrence publicitaire et la vacuité des médias.

    Je vous souhaite une excellente réflexion, une légère prise à la fois de recul et de conscience, et une légère écoute à ce que vous êtes : un être humain, avant d'être une valeur ajouté.

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    1. ok, s'il s agit d'une question morale et non pas matérielle, dans ce cas pourquoi 1700 ? pourquoi pas 4000 ?

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  5. ami de milton, tu parles de démocratie alors que ton mentor a appliqué sa doctrine sur les cendres de la plus vielle démocratie d'Amérique Latine.
    Le libéralisme se contrefout de la démocratie pour exister, le socialisme ne peut vraiment exister que dans une vrai démocratie, c'est là toute la différence.
    Les exemples de l'histoire démontre ce fait indéniable.
    Allende

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  6. jamais eu l'opportunité de rencontrer Milton Friedman mais ce que je sais, c'est que Michelle Bachelet n'a pas renationalisé les universités chiliennes et n'a pas supprimé les fonds de pension qui financent la retraite au Chili. Pourquoi ?

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  7. "La SFIO, auquel il aurait sans probleme adhéré, étant née en 1905, alors oui, en effet, implique que parler de Ferry, ce laicard militant, comme un socialiste est un anachronisme.
    merci de votre feedback, cher lecteur."

    Révisez vos cours d'histoire, Ferry était un opportuniste (ce n'est pas une insultante mais un moment politique, celui des années 1880), pour qui école allait de pair avec colonial (on parle d'un projet "écolonial" chez Ferry par exemple).

    Les opportunistes se réclament, du moins dans les faits, du 2nd discours de Belleville de Gambetta (et non pas le premier, celui dont se réclament les radicaux comme Clémenceau). Et s'il y a une chose dont les opportunistes comme Ferry ont peur, c'est bien le radicalisme (ici en son sens premier et non politique) de la gauche. D'où la décennie conservatrice qui suivra d'ailleurs en 1890. Et désolé de vou décevoir encore, mais Ferry est d'ailleurs quelqu'un d'assez libéral, subissant clairement l'influence d'un Prévost-Paradadol ou d'un Leroy-Baulieu. Quant au côté laicard de Ferry, certes mais là encore c'est toujours dans la problématique de l'éducation : la véritable laïcité attendra 1905 pour être légiférée et clairement définie. On parlera plutôt d'anticlérical. Il n'aurait en aucune sorte adhéré à la SFIO en tout cas mais ne faisons pas d'anachronismes... L'histoire montre que l'on peut tous changer de camp (au cas où Mitterrand vous viendrait à l'esprit).

    Pour le reste de votre réflexion, j'ai peur que même un message entier d'arguments bien sentis de ma part n'ait peu d'influence ni sur les votres, ni sur le fonds de votre pensée. Il faut parfois s'abstenir de discuter quand on sait que cela ne mène à rien.

    Maxence Robinet

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