vendredi 23 décembre 2011

Génocides made in France : ouvrons le débat

Ainsi, on a adopté cette loi mémorielle réclamée par nos amis Arméniens. La douleur liée à leur histoire trouvera t-elle une réponse dans ce texte adopté par 70 députés ? La question est posée.

En attendant, ouvrons nos propres livres d'histoire. Puisque la communauté Arménienne a eu sa loi, chaque communauté de France est désormais légitime dans sa demande de réparations. 

Une première mesure très simple à prendre ? Réouvrir le dossier du génocide Vendéen, et effacer de l'Arc de Triomphe le nom de Turreau, responsable de la mort de milliers de Vendéens.



La France a des convictions, les droits de l'Homme, le respect de la Mémoire ? Appliquons nos propres principes.
Après la Vendée, on pourra parler des colonies et de l'apologie de criminels de guerre.

Sur le même sujet : la question du génocide arménien, post du 21 décembre 2011

7 commentaires:

  1. Même si je condamne avec la dernière énergie le crime global qu'a été la Révolution française (« la Révolution est un bloc », comme disait Clemenceau, lui-même vendéen d'ailleurs), il est inexact de parler de génocide pour la Vendée. Les pertes humaines (400 000) ont été équitablement réparties entre les Vendéens et les armées républicaines. Difficile de parler de génocide dans ces conditions. Ajoutons que cela renforce la victimocratie ambiante : « Mon peuple a été génocidé, donc je suis » (Ah bon ? mais si ton peuple avait été génocidé, tu ne serais plus là pour en parler, si ?), inaugurée par la religion de la Shoah qui n'a pas été instaurée par les survivants d'Auschwitz mais par l'intelligentsia de gauche plusieurs décennies après les faits. Les Vendéens, comme les Arméniens, auraient tort de ne pas voir le mal que fait cette victimocratie autour d'elle.

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  2. Cher Roman,

    Il est toujours difficile de théoriser des faits antérieurs à des qualifications juridiques, en particulier dans ce domaine si sensible. Populicide et Mémoricide cela ne fait aucun doute, en particulier au regard des 3 lois et des 2 décrets pris par le Gouvernement révolutionnaire, et qui visaient à l'extermination systématique de tous les habitants d'un lieu donné (sans distinction..!).

    Reconnaître un fait historique est une chose. Punir sa négation en est une autre. Je suis tout autant opposé à cette loi (liberticide) que je ne trouve inutile d'enlever le nom de Turreau de l'Arc de Triomphe. L'Histoire de France est douloureuse. Peut être n'aurait-il pas fallu que son nom soit ainsi glorifié pour l'éternité, de même que la statue de Hoche à Versailles est... désagréable quand on lit "pacificateur de la Vendée", mais pour autant, le passé est le passé.

    Il y a une devise vendéenne, héritée de notre histoire, qui dit : "La Vendée pardonne, mais n'oublie pas son passé".

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  3. La qualification de populicide comme de génocide pose un sérieux problème quand le populicide/génocide n'est pas complet (fort heureusement la quasi-totalité des cas !). Si une tentative de génocide n'aboutit pas, la qualifier de génocide quand même pose un problème logique, qui a de fâcheuses conséquences : ainsi, on en revient, comme le fait l'ONU dans sa définition du génocide, à réduire ce dernier à l'intention. Or, c'est la réduction du crime à l'intention qui permet les dérives judiciaires actuelles, ou un meurtre « raciste » sera beaucoup plus lourdement condamné qu'un meurtre crapuleux (ce qui est totalement injuste, puisque cela revient à juger une idée au lieu de juger un acte, ce dernier devenant secondaire dans le jugement). Je crois que c'est un piège sémantique qui est tendu aux défenseurs de l'état de Droit que nous sommes, et j'invite (à la mesure de mes modestes moyens) les Vendéens, les Arméniens, mais aussi les juifs à ne pas y tomber.

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  4. Mouais, raisonnemment de juriste tout çà (quand on sait ce que vaut un raisonnement de juriste...). La seule chose qui compte, c'est d'établir les faits (laissons celà aux historiens). Ensuite que la justice fasse son travail : sanctionner les négationnistes.
    ps : "(fort heureusement dans la totalité des cas!)" : même pas peur ! Vous, je vous invite pour le réveillon. Si, si j'insiste.

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  5. Ce n'est pas un raisonnement juridique, mais simplement de logique élémentaire : réduire un génocide à son intention sous-jacente, c'est minimiser le bilan humain (le plus important) et ainsi considérer que les massacres perpétrés par Mao — plusieurs dizaines de millions de morts — sont « moins graves » que la Shoah, alors que le bon sens le plus basique est de dire que les crimes de Mao furent plus graves.

    Je suspecte ceux qui disent le contraire de considérer (avec bonne ou mauvaise foi) :

    1) Que les crimes du communisme sont « moins graves » parce que « partant d'une bonne intention » (massifier l'humanité, quel idéal !)
    2) Que la mort de dizaines de millions de Chinois est moins grave que celle de 6 millions de Juifs.

    (Ces deux sophismes ne s'excluant pas, bien sûr.)

    « que la justice fasse son travail : sanctionner les négationnistes »

    Non, le travail de la justice est (devrait être) de punir les crimes et les délits, ceux-ci se définissant, dans une société normale, par les atteintes au droit naturel. Difficile de voir dans l'expression d'une opinion (que je ne partage pas, au cas où il serait nécessaire de le préciser) un crime, ni même un délit, puisqu'elle ne porte atteinte à l'intégrité de personne.

    Concernant votre invitation pour le réveillon, je vous en remercie, mais j'avais déjà quelque chose.

    Cela ne m'empêche pas de vous souhaiter une bonne année, riche en remise en cause de sophismes.

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  6. Le génocide ou populicide de Vendée a été voulu en tant que tel par le pouvoir politique, avec un kill ratio qui n'avait rien à envier du Cambodge ou des juifs et tziganes d'Europe. Le mot de génocide n'est pas plus erroné pour la Vendée que pour le monde juif ou tzigane aux gènes très divers.

    Roman, je doute fort que le nombre de morts ait été partagé à égalité entre les vendéens et les troupes "républicaines". On a même vu la libération de milliers de combattants "républicains" capturés sous promesse de ne plus participer aux combats, promesse qui fut par la suite violée de façon atroce sur ordre des "républicains". Quelles sont tes sources ?

    En tous cas quelque soit la terminologie et l'efficacité de la défense, les noms de leurs organisateurs sont voués à l'infâmie et doivent bien évidemment être retirés de tous les monuments et affichages honorifiques publics. La république génocidaire de France a vécu.

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  7. « Le mot de génocide n'est pas plus erroné pour la Vendée que pour le monde juif ou tzigane aux gènes très divers. »

    Entièrement d'accord avec ça (cf. plus haut).

    Le terme « génocide » est hélas banalisé aujourd'hui, et désigne souvent des tentatives de génocide. Il faudrait réserver ce mot aux situations où il y a effectivement eu éradication d'un peuple.

    En ce moment, il y a une tentative de génocide qui pourrait bien se terminer en génocide total : les Pygmées, qui sont menacés de disparition.

    Je n'en ai, pour l'instant, entendu parler que dans la presse anglophone, jamais en français.

    Concernant le bilan humain de la guerre de Vendée (220 000 pour les armées républicaines, 180 000 pour les armées vendéennes), je l'ai trouvé dans l'Histoire de France de Georges Duby. Il m'a, comme toi, toujours surpris, et je suis prêt à le reconsidérer devant de nouvelles sources crédibles (sachant que Georges Duby est clairement à classer dans cette catégorie).

    PS : évidemment d'accord pour que l'on retire leurs noms, je ne défends certainement pas les révolutionnaires. Je ne veux juste pas que chacun tombe dans une culture de la victime qui ne fera qu'attiser le ressentiment des descendants de victimes et la honte des descendants de bourreaux.

    Il faut, comme cela a été dit, laisser les historiens faire leur travail, si nécessaire les laisser choquer l'opinion, et c'est de la recherche que doit sortir la terminologie.

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